12-12-2019

Réforme des retraites : l’injustice entre générations s’ajoute à l’injustice sociale

Le Premier Ministre a dévoilé l’architecture de la réforme des retraites qui sera débattue au Parlement à compter de février 2020.

Cette réforme n’est qu’un copié-décalé du rapport Delevoye remis en juillet 2019. Toutes les mesures régressives de ce rapport sont ainsi confirmées. L’instauration d’un système à points dans lequel la retraite sera calculée sur l’ensemble de la carrière, au lieu des meilleures années, conduira à une baisse universelle des pensions, pour les salariés du privé comme pour les fonctionnaires. Il faudra travailler plus longtemps, jusqu’à 64 ans, pour disposer d’une retraite sans décote. Les possibilités de départs anticipés pour les emplois pénibles dans le secteur public seront supprimées comme le seront les droits spéciaux reconnus à certaines professions.

A cette injustice sociale, s’ajoute l’injustice générationnelle.

Loin d’être universelle, cette réforme crée de multiples exceptions et oppose les générations entre elles en remettant en cause le principe de la répartition selon lequel les travailleurs financent les pensions actuelles des retraités. Si les personnes nées avant 1975 ne sont pas concernées par l’introduction de la retraite à points, ils seront impactés dès 2022 par l’entrée en vigueur de l’âge d’équilibre. Pour tous les autres, nés à compter de 1975, le projet s’appliquera.

Cet étalement dans le temps de l’application de la réforme révèle finalement toute sa nocivité. Si cette réforme était si bonne, pourquoi ne pas l’appliquer à tous et tout de suite ?

Le Premier ministre nous avait promis qu’il ne ferait pas « d’annonces magiques », il s’est néanmoins livré à un mauvais tour de prestidigitateur. Il nous a vendu une réforme, « plus simple, plus juste, pour tous » et a sorti de son chapeau une réforme incompréhensible, injuste et profitable aux seuls fonds de pension.


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Pour en savoir plus : André Chassaigne - AC

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